La Lombalgie
GUIDE PRATIQUE, RECOMMANDATIONS ET CONSEILS DE NOS MASSEURS-KINÉSITHÉRAPEUTES
« Je me suis bloqué(e) le dos », « j’ai mal au dos », « j’ai un tour de rein », « j’ai fait un faux mouvement, je me suis coincé(e) le dos »
CET ARTICLE VOUS CONCERNE SI VOUS RESSENTEZ UNE LOMBALGIE :
- Une douleur diffuse ou aigüe, faible à intense, permanentes ou récurrente localisée dans le bas du dos (zone lombaire) incluant parfois la zone fessière
- Que cette douleur ait été déclenchée par une inactivité trop longue, une position maintenue trop longtemps ou par une activité inadaptée (gestes trop répétés, efforts trop importants)
Philosophie et approche
Nous sommes convaincus que votre meilleur thérapeute, c’est vous !
Nous pensons que toute personne a d’abord droit à l’information, afin de comprendre ce qui lui arrive.
Nous souhaitons aussi apporter des conseils, issus de notre expérience de kinésithérapeutes et des situations vécues avec nos patients, en accord avec les dernières recommandations scientifiques.
Nous proposons ici des exercices, des mouvements et des conseils généraux, à essayer par vous-même, à adapter en respectant le traitement mis en place par ailleurs, s’il y en a un.
Les exercices proposés ont une chance de vous aider si vous leur donnez une chance :
Pour être efficace, il s’agit souvent d’être persévérant. Essayer 1 seule fois est rarement suffisant. Les conseils que vous trouverez ici sont accompagnés d’explications importantes, car plus vous comprendrez, mieux vous pourrez agir.
Comprendre, c'est bien.
Agir, c'est très bien !
QUELQUES CONSIGNES GÉNÉRALES AVANT DE COMMENCER
Nous vous conseillons de commencer par la position la plus confortable pour vous !
Une fois installé(e) dans cette position, commencez par l’exercice le plus agréable !
Faites un mouvement le plus fluide possible, comme si vous dansiez.
Commencez par faire de petits mouvements puis agrandissez le mouvement au fur et à mesure des répétitions selon votre ressenti. Quelle respiration vous convient le mieux? Vous pouvez expirer en réalisant le mouvement et inspirer en relâchant ou inversement.
Vous trouverez des séquences complètes de routines qui peuvent ponctuer votre journée :
- > ROUTINE D’EXERCICES DU MATIN
- > ROUTINE D’EXERCICES DE JOURNÉE SANS MOBILSIT
- > ROUTINE D’EXERCICES DE JOURNÉE AVEC MOBILSIT
- > ROUTINE D’EXERCICES DU SOIR
Vous pouvez les adapter à vos besoins et votre ressenti :
- À chaque exercice proposé, faites autant de répétition que vous souhaitez.
- N’hésitez pas à remplacer un exercice par un autre que vous trouverez dans les chapitres ci-joint.
A • Ce que vous pouvez faire en position allongée
Routine d’exercice du matin pour se lever
Sans matériel
- Pousser un pied puis l’autre vers le fond de votre lit en gardant les genoux tendus.
- Placer les coudes au dessus de la tête et pousser les alternativement pour étirer votre dos vers le plafond.
- Combiner les précédents mouvements en poussant un coude vers le haut en même temps que le pied du même côté pousse vers le fond du lit, étirer en grand un côté puis l’autre.
- Plier un genou et l’attraper entre les 2 mains pour l’amener vers votre poitrine. Faire la même chose avec la deuxième jambe.
- Regrouper les 2 genoux à la poitrine et rester dans cette position un petit moment si elle vous fait du bien.
- Poser vos 2 pieds à plat sur le lit, lever le dos progressivement en vous appuyant sur les pieds, d’abord le bassin, puis le bassin et le milieu du dos puis tout le dos pour vous retrouver en appui sur les épaules.
- En ponté, poser une fois le côté gauche jusqu’au bassin, remonter, puis poser l’autre côté. Vous pouvez continuer à alterner autant de fois que nécessaire.
- Revenir en ponté, déplacer le bassin à droite puis poser-le sur le lit, remonter et déplacer-le vers l’autre côté puis poser. Continuer autant de fois que nécessaire en fonction de votre ressenti.
- Pour se mettre assis au bord du lit, décaler le bassin à l’opposé du bord du lit et tourner sur le côté.
- En position assise, positionner les mains à la racine des cuisses et pousser sur les cuisses pour se grandir.
- Revenir dans la position de départ assise et faire rouler votre bassin de droite à gauche et d’avant en arrière.
- Revenir dans la position de départ assise et lever un bras puis l’autre vers le plafond en allongeant au maximum (exercices des barreaux de l’échelle).
- Repositionner les mains à la racine des cuisses pour se mettre debout.
Les 2 jambes tendues
- Pousser un pied puis l’autre vers le fond de votre lit, un peu plus loin à chaque fois. Imaginez que vous poussez du sable sous vos talons à chaque mouvement.
- Tirer sur un bras puis l’autre au-dessus de votre tête, en allongeant un peu plus loin à chaque mouvement. Imaginez que vous attrapez les barreaux d’une échelle, sentez le mouvement qui se prolonge jusque dans vos côtes qui, comme un accordéon, s’ouvrent et se ferment.
- Prendre appui sur le haut du dos et les pieds pour soulever votre bassin et le décaler sur le côté, poser.
- Prendre appui sur le haut du dos et les pieds pour soulever une fesse puis l’autre de manière alternative.
Avec matériel
QUELQUES CONSIGNES GÉNÉRALES AVANT DE COMMENCER
Le Mobilsit doit être gonflé à peu près l’équivalent d’une expiration. Votre Mobilsit a 2 faces: une plane et l’autre avec des picots, positionnez sur le dessus le côté qui est le plus agréable pour vous. Dans le cadre des exercices cités dans ce chapitre, il sera utilisé pour déclencher et faciliter vos mobilités, n’hésitez pas à le retourner si nécessaire ou la gonfler plus ou moins en fonction de votre ressenti…
Mobilsit sous les fesses
- Les 2 genoux fléchis, mobiliser le bassin sur le Mobilsit dans un sens puis dans l’autre. Commencer par faire des ronds avec le bassin, et pourquoi pas des losanges, des carrés, des rectangles… Rechercher le mouvement qui vous fait du bien. Ce même exercice peut être essayé avec une jambe tendue ou l’autre, ou les 2 jambes tendues en fonction de votre ressenti.
Mobilsit sous les lombaires
- Les 2 genoux fléchis, rouler le bassin de droite à gauche sur le Mobilsit. Commencer par dessiner des traits avec votre bassin, et pourquoi pas des ronds, des losanges, des carrés, des rectangles… Rechercher le mouvement qui vous fait du bien. Ce même exercice peut être essayé avec une jambe tendue ou l’autre, ou les 2 jambes tendues en fonction de votre ressenti.
Mobilsit sous le thorax
- Les 2 genoux fléchis, rouler les épaules de droite à gauche sur le Mobilsit. Dessiner des traits de droite à gauche, et pourquoi pas commencer à faire des traits de haut en bas, des ronds, des losanges, des carrés, des rectangles… Recherchez le mouvement qui vous fait du bien. Variantes: Ce même exercice peut être fait avec une jambe tendue ou l’autre, ou les 2 jambes tendues en fonction de votre ressenti.
Mobilsit sous le thorax
- Les 2 genoux fléchis, allonger un bras puis l’autre derrière votre tête. Imaginer attraper les barreaux d’une échelle, ce mouvement se prolonge jusque dans vos côtes qui comme un accordéon s’ouvrent et se ferment.
B • Ce que vous pouvez faire en position assise
Routine d’exercice de journée quand vous êtes resté longtemps assis
Sans matériel
- Positionner les mains à la racine des cuisses.
- Serrer une fesse puis l’autre, puis serrer les 2 en même temps pour ensuite relâcher une fesse puis l’autre de manière alternative, puis serrer les 2 en même de manière répétitive.
- Revenir en position de départ et attraper l’assise de la chaise avec les mains, glisser vos épaules d’un côté à l’autre, les épaules restant parallèles au sol.
- Revenir en position de départ et s’appuyer sur le dossier, les mains derrière la nuque pour vous étirer en extension. N’hésitez pas à varier la position de votre bassin sur l’assise de la chaise avant de recommencer l’étirement contre le dossier.
- Se redresser en position de départ puis pivoter pour attraper le dossier de la chaise avec les 2 mains. A l’aide des bras, s’étirer en tournant le regard vers l’arrière. Changer de côté.
- Se positionner avec la chaise sur le côté, le dossier contre votre flanc gauche, vos 2 mains attrapent le dossier et pousser le dos rond en arrière, les bras vous aident à vous redresser. La main droite reste sur le dossier de la chaise pendant que la main gauche passe par dessus l’oreille pour étirer tout le flanc gauche. Changer de côté.
Avec le dossier de votre chaise dans le dos
- Les mains posées en haut des cuisses, pousser sur les mains pour se grandir. Imaginez que quelqu’un vous tire par un fil situé au dessus de votre tête.
- Les mains de chaque côté de l’assise de votre chaise, faire glisser les épaules de droite à gauche. Imaginez que vos épaule sont un chariot de machine à écrire et que quelqu’un vous pousse d’un côté à l’autre.
- Se tourner vers le dossier pour regarder derrière vous, positionner les 2 mains au niveau du dossier de la chaise et étirer le plus loin possible. Regarder derrière vous de plus en plus loin à chaque mouvement.
- Les mains derrière la tête, s’appuyer sur le dossier de la chaise pour étirer le dos en extension. Lors de l’étirement, en fonction de votre ressenti, ouvrir ou fermer les coudes pour accompagner le mouvement. Varier la position de votre bassin sur l’assise de votre chaise, celà vous permettra de varier la hauteur de l’appui du dossier sur votre colonne et ainsi varier l’étirement.
Rituel de journée quand vous êtes resté longtemps assis avec Mobilsit
Avec matériel
- Glisser le Mobilsit sur l’assise de la chaise et s’installer au milieu du Mobilsit.
- Positionner les mains à la racine des cuisses pour vous grandir.
- Laisser tomber le bassin d’un côté puis de l’autre autant de fois que vous le souhaitez puis d’avant en arrière.
- Pousser sur les mains pour allonger le dos.
- Dessiner des ronds avec le bassin, dans un sens puis dans l’autre.
- Dessiner des 8 avec le bassin
- Glisser le Mobilist au niveau des lombaires contre le dossier de la chaise.
- S’appuyer sur le Mobilsit pour étirer le dos en extension, les mains croisées derrière la nuque, les coudes ouverts ou fermés
- S’appuyer sur le Mobilsit à droite puis à gauche pour masser les lombaires.
- Monter le Mobilsit plus haut au niveau du dossier et venir étirer le dos en extension, les mains derrière la nuque coudes ouverts ou fermés.
- Profiter de ce temps d’étirement pour allonger vos bras vers le plafond de manière alternative (attraper les barreaux d’une échelle)
- Glisser le Mobilsit sous les pieds pour finir, côté picots pour masser la voûte plantaire.
C • Ce que vous pouvez faire avec un ballon Activ'ball
QUELQUES CONSIGNES GÉNÉRALES AVANT DE COMMENCER LES EXERCICES AVEC UN BALLON ACTIV’BALL
La bonne taille de ballon: quand vous êtes assis sur le ballon les 2 pieds devant vous, l’angle entre votre buste et vos cuisses doit être de 110-120°. Vous devez sentir que votre ballon est ferme sous vos fesses
Pour vous asseoir sur votre ballon: Positionnez les lignes parallèles au sol, asseyez-vous en avant du centre du ballon, les 2 pieds écartés d’à peu près 20cm, les genoux au dessus des pieds et les mains en haut des cuisses. Vous pouvez vous servir de vos mains pour vous aider à vous grandir. Avant de commencer, vérifier que vous puissiez vous laisser glisser à l’arrière du ballon en ouvrant les 2 jambes en cas de déséquilibre. Si vous n’êtes pas rassuré, n’hésitez pas à vous mettre face à une table pour vous tenir ou de vous positionner avec un mur derrière vous.
Routine d’exercice du soir
- Rouler le ballon de droite à gauche en montant les fesses d’un côté et de l’autre.
- Revenir au milieu et rouler le ballon d’avant en arrière comme si vous deviez passer le bassin sous une barre.
- Revenir au centre, pousser sur les jambes pour allonger le dos vers le plafond en même temps que les mains poussent vers le sol pour garder vos cuisses contre le ballon.
- Revenir au centre, rouler de droite à gauche le bassin en faisant rouler votre ballon d’avant en arrière, comme si vous balayiez.
- Revenir au centre, rouler d’avant en arrière le bassin en faisant rouler votre ballon de droite à gauche, comme si vous ratissiez.
- Revenir au centre et reprendre l’exercice d’agrandissement de votre colonne en intensifiant le rebond.
- Revenir au centre et faire des ronds avec le ballon dans un sens puis dans l’autre.
- Avancer les pieds pour descendre vers le sol jusqu’à positionner le bassin dans le vide, le ballon dans le dos. Dans cette position, pousser sur les mains vers le bas pour étirer la colonne.
- S’allonger sur le ballon, les bras derrière la tête.
- Revenir s’asseoir sur le ballon et continuer de rouler en arrière en écartant les jambes pour s’allonger ballon sous le ventre. Rester dans cette position autant de temps que ça vous fait du bien.
Votre ballon dans le dos
Pour positionner votre ballon dans le dos :
Faites rouler votre ballon en avançant vos pieds de manière à ce que le ballon soit positionné au niveau du haut de votre dos, votre bassin libre. Positionnez vos mains en haut des cuisses. Vous pouvez éventuellement positionner le ballon contre le mur si vous n’êtes pas rassurés.
- Pousser sur les bras pour allonger le dos vers le bas, le haut du dos reste fixé sur le ballon.
- Une fois le dos allongé, comme précédemment, bouger le bassin d’avant en arrière en gardant la colonne la plus longue possible.
- Dans le même allongement de la colonne que précédemment, bouger le bassin de droite à gauche avec l’intention de fermer la taille d’un côté puis de l’autre.
- Pousser sur les jambes pour faire rouler le ballon en arrière et s’allonger sur le ballon en extension, les bras derrière vous (bras tendus ou mains derrière la tête). Rester dans cette position tant qu’elle vous fait du bien. Pour revenir, ramener les bras puis plier les genoux.
D • Ce que vous pouvez faire en position debout
QUELQUES CONSIGNES GÉNÉRALES AVANT DE DÉMARRER
Garder les pieds parallèles, écartés de la largeur de votre bassin. (à peu près 20cm) Positionner les bras le long du corps ou les mains sur une table si vous vous sentez plus à l’aise. Essayer de garder l’intention d’allonger votre colonne vers le plafond comme si quelqu’un vous tirait par un fil situé au sommet de votre crâne.
- Les 2 genoux fléchis, tendre un genou puis l’autre en laissant monter le bassin, essayer de garder les épaules fixes.
- Debout les 2 genoux tendus, plier les genoux l’un après l’autre en laissant tomber la fesse du côté du genou qui se plie, sans décoller le talon du sol; essayer de ne pas bouger les épaules.
- L’exercice précédent peut être fait dans une autre position de départ: les mains sur une chaise (ou sur un table) positionnée devant vous, reculer les pieds pour allonger le dos. La position des pieds par rapport à la chaise (ou la table) est fonction de votre ressenti, trouver l’allongement le plus confortable pour vous. Commencer avec les 2 genoux tendus, fléchissez en un puis l’autre.
- Lever les bras vers le plafond et étirer un bras puis sur l’autre de manière alternative, comme si vous deviez monter à une échelle. Éventuellement, monter sur la pointe des pieds pour accompagner votre mouvement.
- Glisser les mains le long des jambes pour essayer d’atteindre le sol puis se redresser en pliant les genoux au préalable. En position de départ, glisser les mains derrière le bassin et s’étirer en arrière. Respecter ses limites quelles qu’elles soient, trouver l’amplitude du mouvement qui est confortable.
- La marche reste, souvent, le meilleur moyen de mobiliser votre colonne vertébrale en douceur. Comme vous pouvez le voir sur la vidéo, l’alternance des appuis d’un pied à l’autre permet de mobiliser les tissus (muscles, ligaments, tendons, disque…) qui composent votre colonne de manière douce et répétée. Cependant restez à l’écoute de vos sensations, si lors de la marche vous sentez que vos douleurs reviennent voire s’accentuent, c’est que pour l’instant vous devez vous arrêter là. Vous pourrez recommencer demain et peut être aller plus loin…
Dans cette liste non exhaustive, choisissez un exercice qui vous fait du bien, variez...
Il existe 3 types de lombalgies communes selon l’évolution de la douleur
Quels sont les facteurs de risque de la lombalgie “aiguë”
Pour aller plus loin...
La douleur est décrite comme “ une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou décrite comme telle “ (IASP: association internationale pour l’étude de la douleur).
En clair: “la douleur, c’est votre cerveau qui vous dit qu’il pense qu’il y a danger” (Paul Ingraham) mais, qui ne dit rien de la raison de la sensation douloureuse. C’est un signal spécifique du mécanisme de la douleur qui s’active lorsque le cerveau pense que des tissus (muscles, organe, peau…) sont menacés et qu’il est nécessaire que le corps réagisse. La réaction de votre corps sera différente selon votre histoire, votre culture, vos émotions, votre apprentissage, votre mouvement…
Le cerveau prend en compte toutes ces données pour amener une réaction la plus adaptée au danger ressenti. Dans le cadre de la lombalgie, cette douleur est située en bas du dos, elle peut entraîner des réactions de protection diverses telles que : contractures musculaires, positions antalgique (de moindre douleur), fatigue…
Dans 90% des cas, les lombalgies sont dites COMMUNES, c’est à dire que la douleur ressentie est l’expression d’une surcharge momentanée des structures due à une colonne trop sollicitée ou pas assez entraînée, c’est TROP : trop répétitif, trop lourd, trop vite, trop souvent, trop raide, trop tendu, trop mou, trop stressé…
Votre colonne vertébrale est naturellement capable de s’adapter aux efforts qui lui sont demandés quotidiennement. Pour qu’elle puisse supporter des contraintes inhabituelles, il faut donc l’entraîner PROGRESSIVEMENT et RÉGULIÈREMENT.
Dans quelques cas, cette douleur peut être l’expression d’autres lésions ou maladie générale. S’il existe en parallèle de cette douleur de la fièvre, un amaigrissement; si les douleurs sont nocturnes ; si la douleur augmente avec le temps ; n’hésitez pas à aller consulter un professionnel de santé qui pourra vous renseigner.
Quels sont, donc, les facteurs de risque de passage à la chronicité ?
Mais “chronique” ne signifie pas pour toujours !
La bonne nouvelle c’est que votre cerveau peut aussi devenir beaucoup plus sensible aux signaux “positifs” permettant de “désapprendre” la douleur.
Vous pouvez explorer plusieurs pistes
- prendre le temps d’écouter des zones de votre corps non douloureuses.
- prendre le temps de se masser des endroits de notre corps que nous percevons peu (pieds, mains, ventre…).
- prendre le temps de bouger progressivement et régulièrement pour réapprendre à faire les gestes quotidiens sans douleur. “Une exposition graduelle demande souvent de l’inventivité pour trouver des façons alternatives de réaliser sans douleur un mouvement qui est habituellement douloureux (…) Cela apporte de bonnes nouvelles au cerveau” (T.Hargrove)
Prenez votre dos en main dès l’apparition du premier épisode douloureux, bougez de manière créative et non douloureuse !
Extraits des recommandations de la Haute autorité de santé :
“Aucun médicament antalgique n’a prouvé d’efficacité à moyen terme sur l’évolution d’une poussée aiguë de lombalgie. A court terme, (…)la prise en charge antalgique (…) (paracétamol et anti-inflammatoire non stéroïdiens), peut être mise en place pour la gestion des accès douloureux”.
En clair, les médicaments antalgiques vont diminuer votre douleur à court terme, ce qui peut permettre de gérer un épisode de douleur aigüe, mais ce n’est pas une solution sur du long terme.
Lombalgie et traitement médicamenteux
La douleur est un signal indispensable, elle permet à notre cerveau d’évaluer une situation de “danger” et elle est modulée en fonction de la “gravité du danger”.
Si vous vous tordez la cheville, une douleur immédiate peut apparaître vous permettant de prendre une décision quant à la suite: Je n’ai plus mal après quelques secondes, je continue mon chemin… je pense: “c’est ok”…
La douleur me paraît gérable, j’essaye de marcher pour voir… ça s’améliore… je continue mon chemin…je pense: “peut être une petite entorse”…
La douleur est importante, j’essaie de marcher pour voir, la douleur s’aggrave… mon corps m’indique que la mobilisation de ma cheville à tendance à aggraver le problème… j’arrête pour l’instant de mobiliser la cheville. je pense “peut être une grosse entorse avec arrachement”…
Si vous commencez par masquer le signal douloureux par la prise de médicaments, vous vous privez d’une information précieuse. En première intention, remettez vous en mouvement et appréciez l’évolution de votre douleur suite à ces différentes mobilisations.
Ceci dit, cette douleur est à prendre en considération quant au retentissement qu’elle peut avoir dans votre quotidien: si elle devient envahissante, qu’elle vous empêche, qu’elle vous freine, prenez rendez-vous avec votre médecin qui saura juger du besoin de vous prescrire un traitement médicamenteux.
Lombalgie et infiltration
L’infiltration est un traitement qui permet d’injecter un antalgique de manière ciblée sur un territoire précis.
En clair, les infiltrations ne sont pas recommandées en première intention; elle peuvent être envisagées si, au préalable, toutes les méthodes non invasives ont été essayées, que l’on ne décèle aucune contre-indication anatomique aux imageries et avec accord du patient préalablement informé des risques et des effets limités de cette intervention.
Extraits des recommandations de la Haute autorité de santé :
“Il n’y a généralement pas d’indication à réaliser des infiltrations épidurales dans les lombalgies sans radiculalgie. Une infiltration épidurale peut être envisagée pour une douleur radiculaire persistante et sévère malgré un traitement médical bien conduit, si possible après réalisation d’une imagerie en coupes, et dans le cadre d’une décision partagée avec le patient compte tenu des risques et de l’efficacité limitée des infiltrations.”
Extraits des recommandations de la Haute autorité de santé :
En cas d’échec de la prise en charge multidisciplinaire, un avis chirurgical peut être envisagé au cas par cas. La démarche suivante est recommandée :
• une évaluation du patient avant d’envisager un geste chirurgical pour s’assurer qu’il s’agisse toujours d’une lombalgie chronique dégénérative ;
• une évaluation multidimensionnelle du patient qui prend en compte le parcours du patient, notamment l’avis diagnostique du rhumatologue ou du médecin de médecine physique et de réadaptation et le contexte socioprofessionnel ;
• une information du patient sur les options thérapeutiques disponibles dans le cadre d’une décision médicale partagée. Un programme multidisciplinaire avec rééducation intensive et prise en charge cognitive est une option thérapeutique ;
• une information du patient sur les risques de la chirurgie (cf. tableau 53) et sur le résultat attendu en lui précisant que celui-ci ne sera pas toujours optimal (défini comme douleur minimale ou absente, prise d’antalgique occasionnelle ou discontinue, retour à un niveau de fonction élevé).”
Lombalgie et chirurgie
En clair, la chirurgie n’est recommandée que dans un cadre très précis, après évaluation par plusieurs professionnels de santé et avec accord préalable du patient préalablement informé des risques de la chirurgie et des éventuels bénéfices attendus.
La colonne lombaire est composée de 5 vertèbres, situées entre les vertèbres dorsales et le sacrum. Le sacrum étant l’os postérieur du bassin. Pour mieux comprendre comment fonctionne la partie lombaire de la colonne vertébrale, il est intéressant de voir comment la colonne vertébrale est structurée.
Si l’on regarde cette colonne de profil, comme sur le schéma ci-dessus (et tel qu’on peut le voir sur les radios), elle est naturellement lordosée c’est à dire “cambrée”, “creusée”.
Si on regarde de plus près la morphologie de ces vertèbres lombaires:
le corps vertébral (partie à l’avant de la moëlle épinière) est massif d’autant plus que les vertèbres sont près du bassin. Ce corps vertébral permet de “porter” les vertèbres situées au dessus.
le disque intervertébral (partie située entre les 2 corps vertébraux) est épais. Ce disque participe à la mobilité des corps vertébraux entre eux, il est d’autant plus épais que la zone est mobile.
Ces spécificités structurelles permettent à la colonne lombaire de bouger dans plusieurs directions: Flexion/extension (dos rond, dos creux), inclinaisons (bassin monte d’un côté ou descend), rotations (le bassin tourne) et translation (bassin se déplace sur le côté en restant parallèle au sol).
Si nos conseils n’ont pas été suffisants pour régler vos problèmes et/ou que vous ressentez les « symptômes » suivants, nous vous conseillons de consulter un professionnel de santé (Médecin, Masseurs Kinésithérapeute…) :
- Si malgré les mouvements réalisés vos douleurs ne s’améliorent pas voire s’aggravent.
- Si vous avez des signes neurologiques : troubles de la sensibilité, paralysies, difficultés à uriner.
- Si la douleur a été provoquée par un traumatisme important.
- S’il existe des signes évocateurs de pathologies générales : perte de poids importante, fièvre, antécédent de cancer.
- Pratiquez une activité physique régulière idéalement quotidienne, sinon au moins 3 fois par semaine.
- Fixez-vous des objectifs accessibles : n’allez pas jusqu’à l’épuisement, vous devez finir en vous disant que vous auriez pu continuer sans problème.
- Modifiez quelques habitudes de vie simples : privilégiez les déplacements à pied ou à vélo, montez les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur…devenez un sportif opportuniste.
- Réévaluez vos limites sans cesse : progresser en douceur, que ce soit sur le temps accordé, la fréquence ou l’intensité de l’activité.
En pratique
Vous pouvez commencer par marcher régulièrement en essayant de déterminer une distance convenable pour vous, pour évaluer cette distance : quand vous marchez votre douleur ne doit pas s’accentuer et quand vous avez fini de marcher vous devez sentir que vous auriez pu continuer sans problème. Au fur et à mesure des jours et des semaines allez plus loin, ou peut être plus vite, ou peut être alternez des temps de marche et des temps de course…
Si vous souhaitez avoir une activité physique adaptée et encadrée par un professionnel de santé formé aux techniques Ecole du dos Mail14, nous vous invitons à consulter l’annuaire
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